Du nom des machines

Quelques conventions de nommage que je m'impose à l'adoption de nouvelles machines.

Du nom des machines

Alors que pendant longtemps je n’avais prêté qu’une attention minimale au baptême de mes jouets – électroniques ou non –, il s’agit maintenant d’une étape importante dans mon processus d’appropriation de la machine.

Tout commença par mon premier ordinateur fixe, acheté de mes deniers accumulés : je l’appelai Maurice, référence à un jeu de mots bas-de-plafond selon lequel « Alan (l’écran) is Maurice’s head », du nom de la chanteuse canadienne. Je l’appellerai bien plus tard Maelwas, nom celtique dont serait issu le prénom du personnage de Méléagant, puis enfin Giordano (pour Bruno), auquel j’ai été initié par la lecture de Du monde clos à l'univers infini d’Alexandre Koyré.

Mon premier netbook, un Compaq Mini 700EF, avait été baptisé par la personne qui m’en avait fait le prêt à long terme : Donatien Alphonse François (« DAF » en abrégé), prénom du « divin » Marquis de Sade que je lui laissai.

Je poursuivis les références aux écrivains, penseurs, etc. en appelant mon premier serveur Antonin, pour l’écrivain Antonin Artaud.

Mon second netbook, un Samsung N210, pris le prénom du mathématicien, logicien et philosophe allemand : Gottlob Frege.

En référence à son Mode d’existence des objets techniques, je baptisai tardivement mon premier smartphone Gilbert, pour Gilbert Simondon. Mon smartphone actuel a été baptisé du prénom de la philosophe des sciences Donna Haraway, marquant enfin l’apparition d’une femme.

Mon second serveur, sur lequel sont encore hébergés la plupart de mes services, a quant à lui le prénom du philosophe et théologien danois Søren Kierkegaard, translittéré en Soeren (ˈzøːr ̩n). Même si j’ai dû repartir de zéro plusieurs fois pour l’hébergement de mes services, le prénom a survécu aux multiples (ré)installations, toujours sur une base Debian.

Vint ensuite mon premier ordinateur portable (un Fujitsu Lifebook U772), arborant une belle robe rouge, que j’appelai Karl, évidemment, pour Marx.

Puis enfin mes deux derniers achats : des Raspberry Pi 2 Model B, dont j’ai déjà présenté l’installation sous Arch Linux ARM de l’un et qui s’appelle Fernand, pour Fernand Deligny que je lis dans le cadre de mon mémoire. L’autre s’appelle Theodor, pour le philosophe et sociologue allemand Theodor Adorno, fondateur avec Max Horkeimer du concept d’industriel culturelle : ce Raspberry me sert de centre multimédia greffé à un écran de télévision, tournant sous OSMC.

Mais en vrac il y a aussi : Sharon (personnage de Battlestar Galactica – attention, spoil), Immanuel (Kant), Gottfried (Leibniz), Arthur (Schopenhauer)… De plus, ma tendance à prénommer les machines que j’utilise souvent comme des philosophes, des écrivain·e·s s’est dernièrement doublée de celle de donner aux périphériques de stockage des noms de concepts : Dasein, Monade

Tout va bien.