Cassandre du logiciel libre

Ça commence à me soûler cette nouvelle mode de la blogosphère francophone : le libre va mal, le libre se meurt, au secours, agitez le pavillon, sortez les mouchoirs, levez les bras en pleurant, seuls les plus valeureux s'en sortiront.

J'ai dit blogosphère francophone, je dirais même blogueurs français, en déballant le cliché que l'activité favorite du français consiste à se plaindre. Le niveau supérieur dudit cliché étant que le français le revendique et en est fier.

J'arrête de la ramener, c'est trop facile et même un peu mesquin. Désolé pour la boutade concernant l'état d'esprit français (les français ont des blagues sur les belges, qui eux aiment se foutre de la gueule des premiers).

Des noms, donc : Cyrille Borne (coucou) et Frederic Bezies (bisous) ont l'air de ne plus se sentir à ce sujet. Et oui, ils sont libres de pousser des cris d'orfraie quand leurs flux RSS se tarissent, à quoi cela sert-il d'avoir un blog sinon ?

Rappel des événements. Chez Cyrille :

Chez Frederic :

Ce qu'il faut retenir de ces articles, c'est que rien ne va plus. Malheur, le libre va mal parce que plus rien ne fait l'événement. Les outils se stabilisent, les programmes qui marchent sont maintenus, les distributions à forte communauté se perpétuent bref, tout roule. Ce qui s'en écarte, ce sont les mauvaises nouvelles qui, elles, parviennent à faire l'événement. Si quelque chose va bien en général, on n'en parle pas, et si on parle de quelque chose,  c'est qu'il y a un problème quelque part.

Bref, les choses se passent, mais sans faire de sortie à grand fracas, sans que chaque bugfix soit l'événement dont tout le monde parle (parce qu'en vrai, tout le monde s'en fout, non ?). L'actualité est morne, parce que les choses vont bien. Nous pouvons voir quelques changements, du côté de Wireshark, du Humble Bundle avec quelques premières sous GNU/Linux, par exemple, pas de quoi faire de multiples dépêches de blog à ce propos.

Règle générale : peu de nouvelles distributions, mais est-ce un mal ? Pas de nouvelles, bonnes nouvelles, Arch Linux et Debian continuent leur bonhomme de chemin, comme bien d'autres distributions plus ou moins forkées de quelque part, et ça me suffit. Peut-être que les forkeurs fous se sont calmés, voilà qui est apaisant.

Cela n'est pas sans me rappeler ce que j'avais écris lors de la fausse tempête Thunderbird : au-secours-ils-arrêtent-fuyons-et-achevons-les-au-passage.

(...) voir la mort d’un projet à l’arrêt de sa course effrénée aux nouveautés, au profit d’une recherche plus poussée de stabilité et de sécurité est (...) drôle (...) en pensant à tant de (...) superficialité à l’égard du logiciel. Pas de nouveauté, pas de chocolat, c’est ça ?

Je maintiens : quand il n'y a aucun événement notable, que les développement suivent leur cours (pas un jour ne passe sans qu'un paquet saute de version sur mon Arch Linux), il faut craindre le pire ; il ne se passe rien, donc c'est que tout va mal. Non pas que les blogueurs ne soient pas libres de s'exprimer sur le sujet, ça ressemble plutôt à un flan bourré d'air.