Austra

Faire un article pour juste une seule chanson, c’était un peu too much pour moi, mais là – il fallait à tout prix que je partage l’émoi, que je libère la tension générée par une belle découverte. Ce dont il est question ici, c’est de la révélation musicale de l’année écoulée (le choix est dur tant les nouvelles découvertes sont de qualité), en ce qui me concerne : Austra, groupe dans la mouvance ‘electro’, emmené par Katie Stelmanis.

Une voix touchante et fragile, tantôt froide et implacable, tantôt chaude et entraînante, des rythmes synthétiques totalement envoûtants, des basses puissantes quand on a le casque-qui-va-bien, un style tout particulier (de la pop vitaminée côtoie des chants mélancoliques) et un charme presque magnétique (curieux quand il s’agit de musique, mais c’est ainsi que je le sens) – le mélange parfait pour me faire grimper, partir en trip accompagné seulement des notes, et rêver en couleurs.

The Knife, moins expérimental et plus touchant.

Le faire dans l’ordre… Il faut que je refasse le même chemin : d’abord, être certain d’avoir de bonnes enceintes ou un bon casque : j’aurais trop peur que dans sa pauvreté, ou dans une faible qualité artificielle, ne passe pas ce qui me fait frémir dans ses accords. Ensuite, écouter The Beat and The Pulse (téléchargeable gratuitement).

Si vous avez l’occasion d’aller les voir en live, n’hésitez pas (leur concert à La Péniche, de Lille, était à mon avis d’excellente qualité, malgré parfois quelques ratés dans la voix de la chanteuse – mais on lui pardonne quand elle nous colle des frissons à n’en plus finir). Le son est puissant, la batterie (réglée au métronome) à la place de la boite à rythme ajoute une dimension supplémentaire à leur son, moins pauvre, moins résumable à quelques accords classiques passés en MIDI de façon aléatoire, et l’ambiance « froide » est très vite rompue par la danse hallucinée de mademoiselle Stelmanis (qu’on n’aime ou pas ce genre de simagrées, ça fait effet).

Il y a peu (le 16 mai 2011) est sorti leur premier album (et non un LP), Feel it Break. Je l’attendais impatiemment, j’avoue : pouvoir entendre de façon claire, surtout en boucle, des chansons que j’avais pu découvrir au concert – et je n’ai pas été déçu. Ma fanatitude a même grimpé un peu plus, je crois (au diable l’avarice).

Ce fut une douce et belle claque, dès les premières notes de Darken Her Horse, chanson d’ouverture de l’album : elle m’avait fait chavirer « en vivant », c’est tout excitée que ma mémoire a recollé des fragments de la soirée sur mes rétines. J’y étais à nouveau, manquaient les basses au creux de ma poitrine ainsi que celle qui m’accompagnait, mais là n’est pas le propos. Je n’ai pas la patience à démembrer, disséquer cet album (The Future, par exemple, est moins… « bonne » que le reste): il faut l’écouter, faire son choix, passer d’une piste à l’autre une fois la galette passée au moins une fois. Cela est impératif. D'ailleurs je ne peux que vous conseiller de vous rendre sur le site de leur label, DominoRecords, et de vous procurer leurs chansons. Bonne écoute - moi, j’y retourne.