Textured Sounds
Ce soir, concert de SUNN O))) à De Kreun !
Trois groupes seront présents :
- DJ Levy, Levy Seynaeve, bassiste d'Amenra
- Syndrome, Mathieu Vandekerckhove, guitariste d'Amenra
- SUNN O))), Stephen O'Malley et Greg Anderson.
Mon cerveau va mourir.
<a href="http://sunn.bandcamp.com/album/monoliths-dimensions">Monoliths & Dimensions by SUNN O)))</a>
À bientôt.
Rémission
Le concert a duré 2h30. 2h30 d'air compact, vibrant, harassant, agressif, lourd, puissant. Je n'en pouvais plus. On n'est pas content d'être allé à un concert de SUNN O))), on est content d'en être sorti vivant.
Réminiscence
Suite à une discussion avec William, je reviens un peu sur cette expérience particulière.
La structure générale du drone est un rythme lent et répétitif, un son texturé c'est à dire que ce qui a l'apparence d'une note continue est abondant en subtilités du son. Et les membres de SUNN O)) sont les messies du drone. Leur son est lourd, et leurs concerts sont interminables.
Ils jouent entre 115 et 125 décibels, comprendre : beaucoup trop fort, et tapent dans les 80hz, 110-120Hz, 180-220Hz. De telles fréquences à un tel volume entraînent des effets particuliers : les vibrations sont très fortes, l'air semble se densifier, la respiration se fait difficile, enivrement, perte d'équilibre, désorientation, chatouilles... Et en dépit du niveau sonore, on peut entendre les goblets tomber, les spectateurs renifler, toussoter, la rembarde du balcon craquer, tinter.
Je parlerai d'« expérience totale », de « moment » extrêmement réclamant, en termes d'attention et de sensation. Il faut comprendre que la violence du son, la saturation auditive, l'intensité des vibrations, l'envahissement des sensations, la perte de contrôle, ... forment la spatialité de ce qui est bien loin d'être un « concert » au sens traditionnel du terme. La longueur et la lenteur de la performance, la répétition des sons, des vagues, la disparition des repères auditifs (combien de morceaux, combien de notes, aucune idée), forment la temporalité de ce moment.
Cependant, je ne serai pas dithyrambique. Certes, la performance est extrême, et on est content d'être encore en vie après celle-ci, mais elle prête le flanc à l'ennui. L'attention hautement réclamée ne peut être constante, la fatigue corporelle fait décrocher, on n'en peut plus et on veut que ça s'arrête. Mais en dépit de cette saturation (à l'image de la performance elle-même ?), je suis resté et je suis content d'avoir été là.