Brussels Cancelled Challenge 2022
Ce dimanche 05 mai 2021 se déroulait la course cycliste Brussels Cycling Classic, anciennement Paris-Bruxelles. En marge de l'événement professionnel, l'organisateur proposait le Brussels Cycling Challenge, un tour en peloton amateur entre l‘Atomium et le mur de Grammont, sans frais d'inscription, avec ravitaillement et accompagnement.
Cependant, après 10 kilomètres parcourus, les capitaines de route ont demandé au peloton de s'arrêter sur le trottoir et nous avons attendu, sous la pluie qui commençait à tomber, que quelque chose se passe.
All you have to do is pedal and prepare yourself for the Muur, because we provide all the necessary professional accompaniment and provisioning along the way that ensures for a carefree ride. — Source
En effet, on peut saluer l'organisateur pour sa gestion approximative de l'événement, semblant être le seul à avoir eu le luxe d'être insouciant. En atteste une poignée de choses qui ont mal tourné :
- Il n'y a pas eu d'avertissement ou d'annulation en raison des prévisions météorologiques (pluie voire tempête annoncées, même la course professionnelle a failli être annulée).
- Il n'y a pas eu de rappel de sécurité au début de l'événement comme je l'ai toujours entendu dans les sorties en peloton. L'organisateur ne peut pas partir du principe que tout le monde est également familier avec le fait de rouler en grand groupe.
Une expérience des pelotons n’est pas nécessaire, mais il est conseillé d’avoir l’habitude de rouler à vélo. — Source
- Rien n'a été dit sur la façon dont le groupe devait gérer les problèmes mécaniques, les crevaisons ou les chutes, ni sur ce qu'il fallait faire ou à qui s'adresser en cas de problème.
- Il n'y avait pas d'officiel identifié sur le parcours communiquant avec les capitaines de route ou le peloton sur les problèmes rencontrés.
- Il n'y avait pas de trace GPX publiée à l'avance pour que nous puissions obtenir des indications d'itinéraire par nos ordinateurs GPS.
- Le parcours était très mal dessiné, le peloton a dû passer par des segments pavés et des routes en chantier, ce qui a finalement conduit à la chute d'un participant après 10 kilomètres.
Il est finalement étonnant qu'on se soit simplement mis en route en dépit des manquements criants qui précédaient le départ-même. Pour passer devant l'objectif de l'équipe de com', qui a fait une story sur notre départ ?
En dernier lieu, s'il était mal organisé, l'événement était aussi soutenu publiquement par la région bruxelloise, un pouvoir public (« mes impôts ! »). Et c'est en prenant cet investissement public en compte qu'il est inacceptable de voir qu'il y avait tout au plus deux femmes dans le peloton : une capitaine de route et ma compagne.
Je n'accepte pas les excuses qui tenteraient de justifier pourquoi il y avait si peu de femmes présentes, pourquoi si peu d'incitation a été faite en amont pour ouvrir l'événement à un public plus large. La recherche d'une meilleure représentation dans le cyclisme est un processus actif et pas une posture d'événements qui prétendent être ouverts à tou·te·s et qui, finalement, ne sont que de gigantesques boys clubs subsidiés par les pouvoirs publics. Sans action directe pour augmenter la participation féminine, l'événement apparaît comme exclusivement masculin, soutenu et financé par les pouvoirs publics.
Je suis donc assez déçu de ne pas avoir pu profiter de ma première sortie en peloton massif comme je l'anticipais. Mais un grand merci aux quelques têtes mouillées qui ont suivi le mouvement pour un spin-off dans le Pajottenland et ont pris soin des autres. Elles ont rendu la journée plus douce.